A3R11 / Les dépendances 2. / 14.12.2012

Je retiens

Dieu veut nous aider

à vivre avec Lui

dans une saine dépendance :

humilité, responsabilité et joie.

Les grands textes de la Bible

Lamentations 3.1-42

Comment discerner la présence d'une dépendance ? 

Certains critères permettent de la dépister: 

   —Tout d'abord, un avertissement: La dépendance est un processus. Il est très rare qu'une personne soit sous l'emprise totale d'une dépendance. La population alcoolique internée ne représente qu'un faible pourcentage de tous ceux qui vivent dans la dépendance de l'alcool. La très grande majorité d'entre eux ont une vie normale, apparemment en tout cas, mais ils se sont engagés dans un processus qui les rend de plus en plus dépendants. L'intensité de leur dépendance se mesure à l'emprise de leur habitude sur leur vie.    

—Une dépendance peut totalement consumer une personne et l'éloigner de toute autre activité. Dans une liaison sentimentale et romantique, l'objet de l'affection devient un objet d'obsession. Ce phénomène est nuisible car il réduit les potentialités de la personne et sape sa vie.    

— L'expérience de la dépendance n'est pas agréable. L'objet de l'obsession sert tout d'abord à répondre aux craintes, à l'angoisse et au sentiment de culpabilité puis il en devient la source. La personne se tourne vers lui ou en use non par plaisir mais à cause de sa souffrance. C'est la douleur qui guide son geste et non la joie.    

—La personne dépendante est incapable de choisir de ne pas faire ce qu'elle fait habituellement. Si quelqu'un parvient a renoncer à une activité à laquelle il s'adonne régulièrement, il ne souffre pas de dépendance.

Les signes de la liberté  

A l'inverse, la personne non dépendante saura renoncer à une activité quand elle la jugera nocive pour sa vie ou pour celle de son entourage. Ceux qui ont assez de sources de satisfaction dans l'existence sont moins tentés de mettre tous leurs œufs dans le même panier, qu'il soit de nature psychologique, spirituel ou social. Jouissant de bonnes relations personnelles, ils auront moins tendance à penser que le bonheur découle d'une seule substance chimique, d'une seule activité ou d'une seule liaison sentimentale.    

Les individus ayant une image positive d'eux-mêmes éviteront de se faire du mal de façon consciente en se laissant asservir par une activité ou par une substance chimique quelconques. Animés par un sain respect de leur personne, ils refuseront de perdre le contrôle d'eux-mêmes  pour devenir le jouet de forces extérieures et destructrices. Ils feront aussi preuve d'acceptation d'eux-mêmes, ce qui leur permettra d'affronter les assauts du sentiment de culpabilité et de l'angoisse.

Quand une activité devient-elle une dépendance ?

Il est essentiel de se rappeler que toute activité devient une dépendance à partir du moment où elle érode la perception des choses de l'individu, où son bienfait est prévisible et immédiat, où elle sert non à procurer un plaisir mais à éviter la douleur, où elle mine l'estime de soi, où elle annihile d'autres types d'engagements et où elle détruit certains des principes et des objectifs — sinon tous — servant à la structuration de la vie d'une personne.

Le besoin de reproduire ce qui nous a fait du bien est inscrit au tréfonds de notre être: nous désirons ainsi connaître d'intenses émotions et une ardente jouissance. Nous avons peut-être ressenti pour la première fois de tels sentiments par la manducation d'un fruit défendu, par le réveil de la sexualité lors de l'adolescence, par l'absorption d'alcool, par l'enivrement de la vitesse ou par un « joint» de marijuana. 

Notre monde

Nous vivons « une époque de frustration, d'anxiété, d'agitation et de dépendance d'«excitants»».  

Les «excitants» auxquels il pense sont notre niveau de vie élevé qui s'accompagne de fortes stimulations des sens; ceux-ci, en retour, deviennent de moins en moins sensibles et exigent des stimuli de plus en plus violents. 

Or ce développement de l'accoutumance aux stimuli s'opère au moyen d'expériences de jouissance, d'origine chimique ou non. C'est pourquoi l'homme moderne est assoiffé de distractions de tous genres lui permettant de créer l'illusion et de nier la vérité. 

Pour échapper aux rumeurs de la mort, nous nous réfugions dans des formes d'existence structurées, dans des style de vie marqués par la dépendance car la répétition nous procure cette étrange sécurité. Le déjà-vu est fiable, connu et rassurant: on peut s'y accrocher pour calmer, rapidement et silencieusement, l'angoisse de la mort.   

La liberté authentique est un don offert à celui qui s'en remet à Dieu; la victoire sur son imperfection et sur son esclavage est, elle aussi, offerte et on en fait l'expérience par l'acceptation de la mort et de la résurrection. 

Dépendance de Dieu 

Nous pouvons nous demander si Dieu voulait que nous soyons dépendants de lui. Nous répondrons que cette question est un faux problème. En effet, notre existence même implique la dépendance de Dieu. Car Dieu est notre refuge et notre force et nous avons en lui la vie, le mouvement et l'être. 

La vraie question est donc la suivante: Comment vivre en étant dépendant de Dieu sans tomber dans une dépendance malsaine ? Comment reconnaître une puissance supérieure, lui faire confiance et se soumettre à elle de la bonne façon ? La religion est malsaine lorsqu'elle encourage l'individu à fuir le monde et ses responsabilités, lorsqu'elle devient un moyen magique de domestiquer et de « manipuler » Dieu dans le but de satisfaire des besoins narcissiques, lorsqu'elle s'enracine dans la crainte et dans la culpabilité ou lorsqu'elle sert à renier la liberté.   

Nous sommes des créatures limitées et finies, mais le Christ nous demande d'aller et de conquérir le monde en son nom en tant qu'êtres responsables, en guérissant les malades, en chassant les démons et en annonçant le pardon des péchés. Bien entendu, nous devons nous rappeler à qui nous devons « notre pain quotidien ». 

Le «Notre Père» est la prière de l’homme libre qui vit dans une saine dépendance vis-à-vis de Dieu.