20.05.2012 / Apocalypse 3.7-13
7 A l'ange de l'Eglise de Philadelphie, écris :
Philadelphie était une ville de taille modeste, mais la signification de son nom peut faire rêver. Philadelphie signifie « amour fraternel ». Ce nom n’est pas d’origine biblique, mais est lié à l’histoire de la ville. Elle fut fondée au 2ème siècle av. J.-C. par Attale II, que l’on surnommait « Philadelphe » à cause de sa loyauté envers son frère Eumène. Attale II et Eumène étaient rois de Pergame et de Lydie. Ils rompirent avec la tradition des guerres fratricides et des rivalités politiques pour faire la paix au nom de l’amour fraternel. Bâtie à flanc de coteaux, Philadelphie était souvent secouée par des tremblements de terre, c’est probablement ce qui freina sa croissance.
Cette ville a été fondée au 2e siècle avant Jésus-Christ pour qu'elle soit un centre de rayonnement de la culture grecque au-delà de la Lydie. Elle était placée sur la principale route qui reliait l'occident à l'orient, près de la frontière avec la Phrygie qui était peuplée de tribus barbares.
Elle vivait essentiellement de l'agriculture, en particulier de la vigne. Sur certaines de ses pièces de monnaies était représentée la tête de Bacchus. L'un des temples païens de cette ville était certainement consacré à cette divinité. Un autre temple était consacré à Janus, divinité protectrice des portes, dont le symbole était une clé.
L’église de Philadelphie et celle de Smyrne sont les seules des 7 églises d’Asie à qui il n’est pas fait de reproches. Cependant, elles ont besoin, comme les autres, d’encouragements personnalisés et adaptés à leurs situations locales et à leurs besoins, pour persévérer dans les voies du Seigneur.
7b Voici ce que dit le Saint, le Vrai, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre de telle sorte que personne ne ferme, celui qui ferme de telle sorte que personne n'ouvre :
Le Seigneur se présente d’abord comme le Saint, le Vrai. Les chrétiens philadelphiens avaient mis la fidélité à Jésus à la première place de leurs préoccupations et celui-ci leur dit : « Vous avez raison de me faire confiance. » Nous avons raison de faire confiance à Jésus.
La clé de David n’ouvre pas les portes des villes de ce monde, mais celles du Royaume de Dieu.
Le disciple de Jésus-Christ est appelé à faire corps avec son Seigneur. C’est dans cette communion intime et profonde, que le Seigneur envoie ses disciples annoncer l’Évangile qui apporte le pardon des péchés à celui qui y croit. Le Seigneur seul possède la clé qui ouvre des portes réputées impossibles à ouvrir pour y semer l’Évangile, et il ferme les portes de l’ennemi le plus puissant.
La clé de David qui donne accès auprès de Dieu, seul le Christ la possède. La déesse Janus était censée contrôler les portes de la cité, mais le Seigneur contrôle réellement les portes du royaume de Dieu.
8 Je connais tes œuvres ; j'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n'as pas renié mon nom.
L'approbation et la bénédiction de Dieu ne sont donc pas réservées aux églises puissantes, ni à celles qui sont respectées et considérées.
Quand il dit à l’église : tu as peu de puissance, c’est d’abord sa façon de rassurer des chrétiens qui se trouvent peu nombreux.
Jésus sait ce qu’ils ressentent. Comparée aux foules qui fréquentent les temples de la ville, qui participent au culte de l’empereur et aux grandes fêtes païennes, l’église est douloureusement minoritaire ! En conséquence, aux yeux du monde, elle est quantité négligeable, elle ne compte pas pour grand-chose dans la vie de la cité.
Jésus sait ce que nous ressentons aujourd’hui, dans un monde qui ne rate pas une occasion pour nous rappeler à quel point nous sommes minoritaires – et marginaux. Le Seigneur nous dit aussi aujourd’hui qu’il est au courant de notre situation : « Je sais que vous êtes peu nombreux et peu considérés... » L’important est qu’il puisse encore ajouter : tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom !
Le Seigneur connaissait cette église et toutes ses œuvres. L'église n'avait que peu de force et pourtant elle a été fidèle à sa parole et ne l'a pas renié, et elle s'est montrée persévérante, malgré les difficultés créés en particulier par la communauté juive qui lui reprochait à tort d'usurper le titre de peuple de Dieu.
Il a promis plusieurs choses à cette église:
La première promesse est au verset 8 : "j’ai ouvert une porte devant toi, que personne ne peut fermer". La porte qui donne sur le royaume de Dieu est ouverte aux chrétiens de Philadelphie, et personne ne pourra les empêcher d'y entrer.
9 Je te donnerai des gens de la synagogue du Satan, qui se disent juifs et ne le sont pas : ils mentent. Je ferai en sorte qu'ils viennent se prosterner à tes pieds et qu'ils sachent que, moi, je t'ai aimé.
La deuxième promesse est au verset 9 Ce n’est pas parce que la vie était plus facile à Philadelphie qu’ailleurs que les chrétiens étaient vainqueurs. Satan y avait sa synagogue comme à Pergame (Apocalypse 2.9).
On peut supposer que les chrétiens de Philadelphie ont prié pour ces Juifs manquants d’authenticité et Dieu leur a donné quelques-uns d’entre eux, la prière est souvent une clé qui ouvre les portes les plus blindées.
10 Parce que tu as gardé la parole de ma persévérance, je te garderai moi-même de l'heure de l'épreuve qui va venir sur toute la terre habitée, pour mettre à l'épreuve les habitants de la terre.
La troisième promesse. Quelle est cette période de malheur, ou plus littéralement l'heure de l'épreuve ? C'est une période qui s'étend de l'ascension de Jésus jusqu'à son retour, et tout au long de cette période, des épreuves toucheront les habitants de la terre. L'intensité de ces épreuves varie et il est possible qu'elle se renforce lorsque cette heure touche à sa fin et que ces épreuves deviennent universelles.
Le Seigneur ne ferait pas en sorte que l'épreuve ne les touche pas, mais il les protégerait contre la tentation d'abandonner la foi dans l'épreuve.
D'une manière générale, les épreuves sont pour les non-chrétiens un châtiment, mais pour les chrétiens une occasion de démontrer l'authenticité de leur foi, et en même temps une occasion pour la purifier et la renforcer.
Le pire qui puisse arriver n'est pas de souffrir physiquement, le pire serait d'abandonner la foi et de se détourner de Dieu. Les épreuves les plus dures pour les chrétiens sont celles qui les poussent à renier leur foi et il est humainement bien difficile d'y résister. La promesse de Jésus aux chrétiens philadelphiens, c'est qu'il les gardera pour qu'ils en sortent vainqueurs.
11 Je viens bientôt. Reste attaché à ce que tu as, pour que personne ne prenne ta couronne.
La dernière promesse est au verset 11 : "je viens bientôt". Le jour du retour du Seigneur sera aussi celui des récompenses. Le verset y fait allusion en parlant de couronne de victoire. Cette promesse leur permet de vivre dans la perspective de son retour, et cette perspective change beaucoup de chose.
Toutes ces promesses sont assorties d'une condition, une seule : "tiens ferme ce que tu as". "Tu as été fidèle à ma parole et tu ne m’as pas renié" : ne te décourage pas, n'abandonne pas, persévère et tiens ferme. Ceux qui auront tenus fermes jusqu'au bout seront déclarés vainqueurs.
12 Le vainqueur, j'en ferai une colonne dans le sanctuaire de mon Dieu, et il n'en sortira jamais plus. J'écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, la Jérusalem nouvelle qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau.
La Bible Annotée souligne le contraste entre la situation présente du croyant et sa situation future dans le temple de Dieu. Les trois noms écrits marquent ce contraste :
« Si ici-bas le chrétien est méconnu, calomnié, alors il portera sur lui trois noms qui feront sa gloire et sa joie éternelles : le nom du Dieu de Jésus-Christ, en signe qu’il l’a reconnu pour son enfant (Ap 1:8) ; le nom de la cité de Dieu, que le croyant avait attendu (Hé 11:10 et suivants) ; de la nouvelle Jérusalem (Ap 21:2), comme preuve qu’il en est citoyen ; le nom nouveau de Jésus qui l’a racheté et qu’il a confessé dans le monde au milieu des adversaires (Ap 3:8). Ce nom de Jésus sera nouveau, parce qu’alors il aura paru dans toute sa gloire (comparez Ap 19:12, 16).»
Promesse de protection et de sauvegarde. Personne ne peut ravir à celui qui tient bon ce que le Seigneur a en réserve pour lui.
Bien des édifices dans ce monde, des salles, des rues, des places et des squares sont dédiés à des hommes célèbres. Bien des plaques commémoratives rappellent le souvenir de tel ou tel homme méritant, digne des honneurs de son pays. Mais il est tellement plus important d'avoir une colonne ou une plaque dans le ciel, d'y avoir sa place. Une place si peu méritée, mais que le Seigneur dans sa bonté réserve à ceux qui l'ont aimé jusqu'au bout!
13 Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises !
L'église de Philadelphie se présente comme un modèle à imiter.
Elle a gardé la parole de Dieu : sommes-nous attachés à la parole de Dieu, essayons-nous de la comprendre et de la retenir, croyons-nous vraiment ce qu'elle nous dit et sommes-nous désireux de la suivre ?
L'église de Philadelphie n'a pas renié le nom de Jésus : où en sommes-nous sur ce point, quelle est ou quelle serait notre attitude dans l'épreuve ?
Elle a persévéré : sommes-nous persévérants, encore et toujours, même lorsque cela nous coûte ?
Tenir ferme, dans notre faiblesse, dans notre identité
Souvenons-nous que nous n’avons pas besoin d’être très puissants pour être vainqueurs, mais d’être confiants. Et notre confiance repose sur Jésus-Christ qui est la clé du Royaume de Dieu. Il est la clé des situations impossibles et il est la clé de toutes les promesses de Dieu. Il est la clé qui nous ouvrira les portes du temple céleste de Dieu.