Apocalypse 2.1-7 / 15.01.2012
Première lettre, à l'Eglise d'Ephèse:
1A l'ange de l'Eglise d'Ephèse, écris :
Ephèse : D'entre les sept villes citées, Ephèse, fondée vers 1100 av. J.‑C, occupe, avec plus de 250 000 habitants à l'époque de Jean, le premier rang.
Ville de port, habitée par des Grecs, des Juifs, des Egyptiens, des Phéniciens, des Perses, des Romains et les autochtones anatoliens.
Ville carrefour avec les routes commerciales qui la traversaient.
Ville empreinte du culte rendu à la grande Artémis (déesse de la fécondité) avec son temple, une des sept merveilles de l'antiquité. Un autre lieu était dédié au culte de l’empereur.
C’est dans cette ville qu’une Eglise vivait depuis 40 ans. Elle avait bénéficié des ministères de Paul, Timothée et Jean.
L’ange de l’Eglise ?
Nous avons deux images : étoiles et chandeliers, provenant de Apocalypse 1.20. Ces images de symboles lumineux renvoient à la même réalité: l'Eglise. L'étoile est céleste, comme l'ange aussi, tandis que le chandelier est lié à la terre. Pourtant, dans les deux cas, il s'agit de l'Eglise.
Cela reflète le caractère double de l’Eglise. Dune part, l’Eglise tente de conserver avec fidélité sa lampe allumée dans ce monde. C’est l’Eglise visible composée d'hommes, avec des structures, des ministères etc. D’autre part l'Eglise est aussi une réalité invisible, spirituelle, qui appartient au monde nouveau. Elle est auprès de Dieu, au ciel parmi ses anges. L’Eglise céleste a son représentant en son ange.
Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept porte-lampes d'or :
Le Seigneur se présente comme celui qui tient l’Eglise dans sa main droite, comme celui qui se déplace au milieu des Eglises.
Il tient et est présent. Idée plutôt statique dynamisée par l’image de la marche. Chaque Eglise est en marche avec son Seigneur. Chaque Eglise a une histoire qui évolue.
2Je connais
Jésus sait exactement ce qui se passe dans chacune des Eglises. Rien n’échappe à son regard de Seigneur : les difficultés, les décisions qui sont prises par le conseil, les orientations retenues par les anciens, les sujets de discussion en marge des cultes, les sentiments qui habitent les fidèles.
C’est lui qui construit son Eglise.
Il commence par des éloges :
tes œuvres, ton travail et ta persévérance ; je sais bien que tu ne peux pas supporter les méchants : tu as mis à l'épreuve ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs. 3Tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t'es pas lassé.
Dans beaucoup de passages, les apôtres prient pour que les communautés produisent des bonnes œuvres – résultat et expression de leur engagement. Ces œuvres témoignent de la réalité du règne de Dieu sur la terre.
Les membres de cette église n’étaient donc pas des spectateurs qui se contentaient de rester les bras croisés, mais des gens actifs – vue de l’extérieur, c’était une église pleine d’activités ; une église reconnue pour sa persévérance. Elle avait connu l’opposition, elle avait enduré des difficultés, mais cette opposition n’a pas découragé l’église – elle a persévéré malgré tout.
Une église reconnue pour son attachement à la vérité. Les faux docteurs ont été un problème pour l’église. Mais l’église était restée vigilante.
6Cependant, tu as ceci pour toi : tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que moi-même je déteste.
L’Eglise s’opposait aux Nicolaïtes, un groupe qui enseignaient que le compromis avec le monde était acceptable, qu’il n’y avait pas besoin de maintenir un style de vie différent. L’Eglise d’Ephèse a refusé ces compromis.
Un mot peut résumé les qualités multiples de l’Eglise d’Ephèse : active, persévérante, agissante, exerçant le discernement : Fidélité.
Mais tout n’est pas parfait, Jésus mais le doigt sur la chose qui n’allait pas !
4Mais j'ai ceci contre toi : tu as abandonné ton amour premier.
Malgré tout son travail, sa persévérance, son zèle pour la vérité, Ephèse avait oublié un élément vital et essentiel : L’amour.
Que veut dire le Seigneur par premier amour.
Fait-il allusion à un sentiment amoureux passionné ? Je ne crois pas, le sentiment amoureux est souvent immature.
Une parole de Jérémie peut nous éclairer.
« Va, et crie aux oreilles de Jérusalem : Ainsi parle l’Éternel : Je me souviens de ton amour lorsque tu étais jeune, de ton affection lorsque tu étais fiancée, quand tu me suivais au désert, dans une terre inculte. Israël était consacré à l’Éternel » (Jérémie 2:2-3).
Le Seigneur n’est-il plus au centre des activités de l’Eglise d’Ephèse ?
Ce n’est plus l’amour pour Jésus qui motive. C’est la fidélité à ce que l’on pense devoir être et faire, fidélité à nos coutumes et traditions et non plus l'amour pour Dieu et le prochain.
L’Eglise d’Ephèse a oublié celui qui la tient et celui qui marche auprès et avec elle.
Jésus propose un remède en trois points car il n’est pas trop tard.
5Souviens-toi donc d'où tu es tombé, change radicalement et reviens à tes œuvres premières ;
Le fait que Jésus nous a aimés pour nous sauver reste l’étalon de notre foi. C’est la raison de la célébration de la Sainte-Cène. Se souvenir d’où nous venons et jusqu’où est allé notre Seigneur.
Nos œuvres doivent être le fruit de notre reconnaissance à la grâce que nous accorde le Dieu d’amour.
«Repens-toi». La repentance est aussi pour les chrétiens. Avoir abandonné son premier amour est un péché, puisque le premier des commandements est d’aimer Dieu.
Ecoutons l’avertissement du Seigneur comme l’Eglise d’Ephèse :
sinon, si tu ne changes pas radicalement, je viendrai à toi et j'enlèverai - déplacerai ton porte-lampes de sa place.
Sans l’amour une église n’est plus l’Église, elle ne brille plus dans le monde, son chandelier lui est ôté, puisque sans flamme il devient un contre-témoignage inutile.
L’idée de déplacement est commune aux Ephésiens. Leur ville a été déplacée plusieurs fois dans son histoire. Pensez à l’effet produit par le mot «délocalisation» sur nos contemporains pour saisir l’avertissement.
Jésus termine avec un encouragement avec cette promesse : "A ceux qui auront remporté la victoire je donnerai à manger les fruits de l’arbre de la vie qui se trouve dans le jardin de Dieu".
La victoire appartient à ceux qui persévéreront dans la foi, à ceux qui resteront attachés au Seigneur jusqu'à leur dernier jour.
L'enjeu est immense, il vaut vraiment la peine d'écouter et de persévérer !
Posons-nous cette question : où en est notre amour pour le Seigneur d'abord, notre amour les uns pour les autres, notre amour pour nos frères et sœurs partout dans le monde et notre amour pour tous ceux qui nous entourent ?
7Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises !